Lorque nous sommes adolescents, nous avons envie de devenir grand si vite! Être grand pour nous, signifie être libre, être autonome, pouvoir faire tout ce que nous souhaitons. Mais tout ça, c’est juste le côté positif que nous perçevons.
Moi aussi, je voulais vite grandir. Mais j’ai vécu une expérience qui m’a fait changé complètement d’avis. Laissez-moi vous raconter cette petite histoire.
Pendant ces vacances, je devrais passer quelques jours chez ma tante à Abuja au Nigeria. Ma mère aurait bien voulu y aller avec moi, mais très occupée par son boulot, elle ne pouvait plus se le permettre. Finalement, je devrais y aller toute seule. Au début, ça ne me disait rien, après tout « je suis une grande fille maintenant « . Mais le jour de mon départ, j’avais un peu peur, je me disais » je vais dans un pays où on parle une autre langue et je dois prendre l’avion, et si jamais je le ratais tout bêtement ». Pour me rassurer, je me disais « mais non suzy tu n’es pas bête, c’est pas comme si tu étais une illettrée en anglais, tu te débrouilles, t’inquiète pas ça ira ». Après six heures de route, j’étais enfin à l’aéroport de Lagos prête à m’envoler pour Abuja. Je me débrouillais pour parvenir à la salle d’embarquement attendant patiemment mon vol qui était à quinze heures.
Pour vous arracher un rire, pendant que j’attendais, je commençais à avoir faim. Je me parlais intérieurement : « Qu’est ce que je vais bien pouvoir acheter maintenant, mais je ne sais même pas ce qu’ils vendent akoba et ma valise qu’est ce que je vais dire pour que mon voisin me la surveille, hum. Toi, tu es bête ou bien c’est comment, on t’a envoyé à l’école pour rien, c’est pas toi qui ramassais les dix-neuf en anglais, maintenant tu ne peux plus parler!!!! Tu ne peux pas dire à celui qui est à côté de toi: please look on my luggage i want to take something to eat. c’est pas tout ? Ensuite, tu te lèves tu vas au niveau du serveur, tu pointes quelque chose du doigt et tu dis what’s the price? Please give me one and still water too. Tu n’es pas obligée de parler comme une anglophone, dis quelque chose seulement non ahan devo. Non c’est parce que tu n’as pas faim que tu es encore là. Bo nonfinin ». Après quelques minutes de dispute intense avec mon moi, je finis par faire ce qu’il m’avait recommandé.
Bref continuons notre histoire. Je venais d’apprendre que mon vol de quinze heures était reporté à dix-huit heures. Et c’est ainsi que le cauchemar commença! Je m’éfforçais de mémoriser le numéro de mon vol pour faire attention à toutes les informations qui me concernaient. Pour faire passer le temps je lisais. Il était presque dix-sept heures, mon ventre réclamait encore, je le comprenais, je n’avais vraiment rien mangé de consistant. Mais là, il me restait à peine sept cent naira et pour mon repas précédent j’ en avais dépenser trois cent. Je réfléchissais, je n’étais pas sûre que mon vol partirait réellement à dix-huit heures, je devais économiser et faire attention à ce que je devais acheter ou pas. Je décidai alors d’aller acheter quelque chose quand je serai vraiment morte de faim. Mon téléphone se déchargeait. J’informai mes parents et ma tante que j’allais l’éteindre pour économiser ma batterie. J’étais fatiguée, je voyageais depuis six heures du matin; j’avais sommeil mais je ne pouvais pas dormir de peur de rater une information importante sur mon vol. C’était pénible. J’égrenais mon chapelet pour tenir. Et là, je pensai à ma mère. Je me disais: » si maman était là, je serais entrain de dormir paisiblement parce que je sais qu’elle veillerait à tout. J’aurais bien mangé et je ne serais pas là à stresser autant. Mais je ne suis plus une petite fille, je grandis, je dois l’assumer « . À ce moment, j’eus envie de pleurer mais, je ne pouvais pas, je n’étais plus une enfant. C’est à partir de ce instant que je résolus de profiter pleinement de cette seule année qui me séparait de ma majorité, officiellement reconnue par la loi. Finalement, mon vol démarra à vingt heures. J’arrivai à Abuja à vingt et une heure. Tout se passa très bien. Dieu était au contrôle.
Si je vous ai raconté cette histoire, c’est pour montrer qu’être adulte n’est pas aussi amusant qu’on ne le pense. A partir de vingt ans au maximum, tu te gères comme les parents le disent. Tu n’as plus le droit de courrir vers papa ou maman lorsque le moindre problème se présente. Tu dois savoir et pouvoir gérer ton argent, faire des économies. C’est vrai que tu es libre d’aller ou bon te semble. Mais tu as plus de responsabilité que de liberté finalement. Comme Jean Paul Sartres le dit si bien, l’homme est libre parce qu’il est doté du libre arbitre. Il est responsable de tout. Dès que tu es adulte, tu es responsable de tout.
Cela dit, on peut être adolescent et penser comme un adulte : il n’a que quinze ans mais il gagne déjà de l’argent honnêtement. Il a la maturité d’une personne de vingt ans. Dans le même temps, on rencontre des adultes adolescents, ils réagissent comme des enfants : ils ne veulent pas grandir.
C’est vrai qu’être adulte à ses avantages. Tu es autonome. Tu ne dépend plus des parents. Tu prends tes propres décisions. Tu es libre. Mais toute cette liberté requiert une grande responsabilité : c’est moins drôle qu’on ne le pense.
En bref, j’ai ecrit cet article pour rappeler aux jeunes de mon âge de vivre le moment présent. Certes, il faut chercher à grandir et à devenir mature. Mais il faudrait aussi profiter de la protection des parents. Surtout être reconnaissant pour tous leurs sacrifices et l’amour qu’ils témoignent. Autrement, quand viendra l’heure de nous prendre en charge, nous aurons envie de retourner au bercail. Ce serait dommage parce chaque chose en son temps.
Le passé est passé, le futur reste à venir, seul le présent compte…
Mes sincères remerciements à Yann.P